Je reçois aujourd’hui un article invité très intéressant sur les transports en Afrique. Alors que je suis confronté régulièrement aux chicken bus et aux microbus guatémaltèques, les souvenirs de matatu, de boda-boda et de tuk-tuk africains réapparaissent à chaque fois que je me promène autour des stations de bus. Julien, blogueur sur le thème de l’entreprenariat en Afrique, nous parle ci-dessous de tous les moyens qui existent pour se déplacer sur ce continent dont les distances sont toujours négligées par les voyageurs néophytes.
S’il y a bien une caractéristique du travailleur nomade outre son sac à dos bien rempli (voir cet article), c’est qu’il se déplace continuellement. Il acquiert donc bien vite une capacité d’adaptation aux différents modes de transports des quatre coins de la planète, souvent dépaysants, parfois dangereux ou même comiques. Et à ce jeu là, l’Afrique n’est pas la dernière ! Voici une revue des différents types de transports africains que j’ai pu croisés et mes conseils pour en tirer au mieux partie.
Les routes d’Afrique
Un mot sur les routes tout d’abord. Pour tout dire, c’est vraiment la loterie. Par endroit, l’asphalte est presque parfait et aucune voiture n’est visible à l’horizon, et à d’autres, on roule sur une piste en latérite minée de cratères en pleine zone de circulation. En fait, on ne peut pas savoir sur quoi on va tomber au coin de la rue mais globalement, ça reste plutôt sportif (avec une mention spéciale à la saison des pluies qui finit d’achever certaines routes à l’agonie).
Voyager en deux roues
Efficaces mais dangereux : ce sont les deux mots qui résument le mieux l’utilisation des deux roues dans les pays que j’ai traversés. C’est personnellement le moyen de transport que j’avais choisi pour circuler lorsque je travaillais au Sénégal. Je ne le regrette pas mais j’ai eu plus d’une fois de grosses frayeurs.
Si malgré tout vous voulez l’utiliser, achetez un véhicule neuf, cela vous évitera de voir votre bolide tomber en rade au bout de la première semaine. La poussière ne pardonne pas au Sénégal alors mieux vaut partir sur une base seine.
Voici le modèle que j’utilisais : une Yamaha 125 routière. Je n’ai pas eu à me plaindre, j’ai fait de la route, de la piste et du sable. Elle est légère mais stable, un an sans aucun problème technique. Certains changent le pneu avant en pneu tout terrain pour mieux circuler sur les petits chemins et le sable.
Le sable parlons en, c’est la plaie des motos, c’est comme si vous conduisiez sur la neige, ça dérape sans cesse. C’est vraiment un style de conduite dur à maîtriser.
Voyager à pied
C’est encore je pense le meilleur moyen de déplacement pour vous imprégner et rencontrer des gens à condition de bien vous renseigner avant sur les endroits par lesquels vous pouvez passer et ceux qu’il vaut mieux éviter …
Prendre les taxis
Un grand classique ! Devant la quasi-absence de transports publics en commun, les taxis sont légion. Un petit truc : parler quelques mots de la langue locale vous permettra d’obtenir un tarif proche de celui appliqué aux locaux. Et puis soyez ouverts ! Le taxi est un lieu convivial où l’on discute avec le chauffeur. Si le courant est bien passé et qu’il ne vous a pas fait payer trop cher, prenez le numéro du chauffeur. Il est toujours utile d’avoir deux ou trois taxis à contacter en cas de besoin.
Taxis communs ou minibus
Voyager en bus ou en minibus est très commun en Afrique. Le taxi peut d’ailleurs être également collectif. C’est courant sur les axes circulants et les prix sont extrêmement intéressants. Pour mes petits trajets quotidiens, je ne payais pas plus de 500 FCFA (soit environ 75 centimes). Pour ce qui est du véhicule, ça peut aller de la simple voiture, à la camionnette ou au mini van. Au Sénégal, on les appelle les Ndiaga Ndiaye, c’est très courant.
Avion
Je voulais également évoquer les petits biplaces qui font largement partie de l’imaginaire du voyage en Afrique. Je dois avouer que c’est vraiment génial de survoler l’Afrique dans ce genre d’appareil qui reste tout à fait hors de prix ! Une petite astuce cependant : pensez à contacter les petites compagnies aériennes qui proposent ces vols, elles font souvent des trajets à vide pour aller chercher leur client principal et elles peuvent vous proposer ces places à moindre prix. L’inconvénient est que vous n’avez donc pas le choix du calendrier mais il suffit de s’organiser un petit peu.
Bateau de transports et pirogues
Des pirogues ou gros bateaux de transports, j’ai eu l’occasion d’en prendre régulièrement et c’est bien pratique particulièrement quand la route est en très mauvais état, par contre il faut avoir le temps …
Trains africains
Pour ce mode de transport, là encore, ça dépend vraiment des pays. Certains sont équipés de lignes assez intéressantes comme au Maroc par exemple. Pour d’autres, ça reste un moyen de transport lent avec peu de fréquence comme la fameuse ligne Dakar-Bamako, même si le trajet a son charme. Un conseil si vous le prenez : réservez une place en première si vous avez la possibilité, ce n’est pas beaucoup plus cher et ça fait une grosse différence !
Achat et location de voiture
Si vous avez un permis international et que vous restez longtemps sur place, vous pouvez également envisager d’acheter un véhicule. Un conseil : évitez les modèles avec trop d’électronique embarqué, vous tomberiez bien vite en panne sans possibilité de réparer au garage du coin. Vous devez également être sûr de vos talents de négociateur pour revendre la voiture avant votre départ. Vous pouvez aussi envisager de louer le bolide d’un particulier pour quelques mois ou quelques semaines à condition de bien le connaître.
Le plus original pour terminer : la charette
Enfin, la charrette est parfois étonnement le transport le plus rapide, surtout quand le trajet est court et très sablonneux !
Voici donc quelques conseils sur les transports en Afrique que j’ai pu utilisés, mais il y en a sûrement d’autres : à vos commentaires si voulez vous aussi partager vos expériences !
L'avis de Kalagan
C’est en Afrique du Nord, au Cameroun et dans plusieurs pays de la communauté d’Afrique de l’Est que j’ai vu et utilisé les transports les plus étonnants, et les moins chers. Les matatus par exemple. Signifiant « serré » (ou « compressé ») en swahili, ces minibus d’une quinzaine de place peuvent parfois en accueillir 40. J’en ai fait l’expérience lors de ma traversée de la Tanzanie. J’ai aussi vu au Cameroun par exemple, des motos aux montures improbables : familles complètes, cageots de poules, chèvres… Les photos de transports africains que l’on trouve sur internet ne sont pas que caricatures. Concernant les trains, malgré mes nombreuses tentatives, je n’ai jamais pu en prendre. Problèmes de voiries, retards, annulations… Il va falloir que je me rattrape lorsque j’y retournerai.
Preums !
je suis toujours attentif quand je lis des articles concernant l’afrique, et je dois dire que que la liste est quasi exhaustive. Mention spéciale au mini-bus, qui reste sans doute le plus présent, le plus économique et le plus folklorique.
Je pense aussi au taxi-moto qui est très pratiqué dans certains pays, comme le Togo ou le Bénin. Sensation fortes garanties.
Et par contre, la charette, jamais vu ni pris. EN 17 d’Afrique. Je devais pas être au bon endroit, je pense.
Merci Faouzane ! Effectivement nous avons essayé de décrire un maximum de moyens de transports avec Kalagan mais les possibilités sont très nombreuses. Je n’ai jamais vu de taxi moto mais je ne manquerai pas d’essayer si je vais au Togo !
Concernant la charrette, c’est tout à fait vrai que ce n’est pas très répandu, c’était plus une touche d’humour, cela dit il m’est arriver d’en prendre plusieurs fois dans des zones très sablonneuses au Sénégal sur la petite côte.
hello ,
le moto taxi que j’ai emprunté au Cameroun est quelque chose de terrible, même les locaux peuvent le redouter.
j’ai travaillé dans un hôpital sur ébolowa et j’ai pu constater les dégâts que cela peut occasionner.
déjà on ne vous propose pas de casque bien sur ! et puis des fois le « benskinneur » oublie d’allumer ses feux à la tombée de la nuit..
l’alcoolémie est une notion inconnue aussi…
il y a une seule situation ou je me sens en sécurité :
le truc top c’est quand tu es coincé à 4 sur la moto c’est plutôt cool… disons que le motard est bien plus concentré et roule moins vite 🙂 je me sens comme un airbag.
Afrique fascinate et redoutable 🙂
Je connais pas l’état des motos-taxis au Caméroun, mais au Togo, c’est le moyen de transport principal. Il est donc « relativement » sur.
Au Rwanda, la moto-taxi est aussi très répendu et posait depuis quelques années de sérieux problèmes de sécurité. On ne comptait plus le nombre d’accident. L’état a donc fait un gros effort de communication et de législation pour obliger le port du casque et dans certains cas, le port de vestes réfléchissantes. Le taux d’accident a nettement diminué : exemple à suivre.
La photo de la moto taxi est juste géniale !
En tout cas, les conseils sur le taxi sont vraiment utiles et peu s’appliquer dans pas mal de pays au final 🙂
Merci pour ce très bel article !
Je suis assez d’accord avec la relation de confiance à avoir avec les taxi, prendre un numéro ne fait pas de mal et en plus cela assure une petite sécurité en cas de pépin, surtout que ce n’est pas super cher (peut être plus pour l’appeler que pour le transport en lui même…)
Je ne sais pas si c’est une expérience à vivre, le mini bus à 40 mais aux moins ce sera une bonne choses de faite dans sa vie malgré cela n’a rien d’exceptionnel, je trouverai ça « rigolo ».
Super article,
Moi je serais assez pour tester les pirogues! On aura surement tous le temps du monde si on passe par l’afrique pendant notre voyage!
Sinon j’aimerais bien tester un fois les minibus prévus pour 15 personnes et qui en contiennent 40…;-)…par contre sans le sac à dos!
On avait mis les sacs à dos sur le toit, accrochés avec des cordes. Pendant le trajet, j’avais 4 petits tanzaniens sur les genoux, c’était assez difficle à tenir. Charly, un pote voyageurs assez grand, avait la tête qui tapait sur le toit du matatu à chaque bosse. Et mon autre amie, Clémence, était assis sur le moteur, bouillant. On a dû lui filer des vêtements pour pas qu’elle ne se crâme les fesses 🙂 Malgré tout, il y avait une bonne ambiance dans le matatu. Tout le monde discutait, avaiet le sourir, on rigolait…
La charette, je n’y aurais pas pensé tiens ! En tout cas on est bien loin du système de transport français et c’est ce que j’aime bien. Le voyage ca commence par les transport qu’on utilise !
Je n’ai jamais été (encore) en Afrique, mais j’avoue que la moto me tente franchement. De toute façon je suis tellement pas pro-vitesse (ouais…de quoi énerver mes amis en auto) que ça devrait aller :p
Et si vosu allez au Burkina, testez les vélos, c’est top !
Hello,
Ah les transports locaux, toute une aventure en eux-mêmes : on ne sait ni quand on part ni quand on arrive !!! Et tellement de souvenirs !
Perso j’avais adoré la pirogue à Madagascar.
Salut tous le monde !!!
Moi je suis rentré il y a un mois du cambodge,j’ai beaucoup aimé leurs moyens de transports,plus particulierenrent le tuk-tuk qui permait de se deplacait en profitant des paysages.
Merci pour cette article bonne continuation a tous.
C’est génial, je n’avais jamais pensé à tous ces moyens de transport. Finalement, le choix reste assez large. En revanche, pour moi la moto ce sera pas possible: déjà qu’à Paris, j’ai peur…
Superbe les moyens de transports proposés, à l’île Maurice, il y a principalement les bus et les taxis pour se déplacer, les bus roules à tombeau ouvert, c’est flippant, le mieux est donc de se tourner vers les taxis et il en existe plusieurs types, le taxi basique qui s’adresse à tout le monde mais qui fait la course à un tarif « élevé », ensuite le taxi train qui propose les mêmes tarifs que le bus et qui permet un voyage collectif dans de bonnes conditions et enfin le taxi marron, qui fonctionne sur le même principe que le taxi train, sauf que celui-ci n’a pas le droit d’exercer. Très présent dans les villages et bien souvent d’utilité public pour permettre aux gens de faire les courses.
Lors de notre séjour au Sénégal en ce début d’année, ma femme et moi sommes allés sur Dakar au cours d’une excursion vers l’Ile de Gorée et nous avons vu énormément de bus colorés dont je viens d’apprendre le nom ici : Ndiaga Ndiaye …
Généralement ils sont bondés de monde, la porte arrière est ouverte avec un contrôleur se tenant debout à son extrêmité : c’est assez typique à voir.
Lors de mon passage à Madagascar, j’ai découvert que le « pousse pousse » est très populaire dans certaines régions(surtout dans les provinces), c’est l’idéale pour faire la découverte des différents sites touristiques(surtout quand celui qui vous conduit est natif de la région). Par contre dans les grandes villes comme la capitale,c’est le « taxi-be » ou bus qui est le plus prisé.