Je ne suis pas prof, je ne parle pas kiswahili, mon anglais est très moyen et pourtant, j’ai donné des cours dans un orphelinat au Kenya pendant plus d’1 mois, en tant que volontaire.
J’ai ainsi déterré mes anciens souvenirs de maths, perfectionné mon anglais, partagé le quotidien de professeurs cultivés et drôles, découvert l’ambiance de l’éducation africaine et participé à une expérience de vie kenyane unique. C’est ainsi que s’est terminé mon voyage de 3 mois au Kenya, par une mission de bénévolat en tant que professeur dans un orphelinat de la banlieue de Nairobi.
Attention aux arnaques (mise à jour du vendredi 7 juillet 2017) : un post que j’ai récemment publié sur Facebook, que je partage ci-dessous, m’a donné envie d’actualiser cet article, écrit voilà cinq ans. Les faux orphelinats et « pseudo-missions » humanitaires sont légion et de plus en plus de touristes se font avoir. À vouloir promouvoir un « autre tourisme », « alternatif », à vouloir tourner le dos au tourisme de masse pour un contact plus « vrai » avec les locaux, beaucoup tombent dans les pièges conçus pour eux. Je connaissais déjà le cas du tourisme des bidonvilles, une sorte de zoo humain proposé par des agences et consistant à promener des gugusses dans des quartiers de misère. Mais le cas des orphelinats bidons est plus pernicieux. Car il ne joue pas du ressort du voyeurisme, mais trompe des gens dont l’intention est réellement bienveillante et altruiste, et qui pensent venir en aide à des personnes en détresse. Mais le business n’est pas tenu à la moralité et il existe des agences qui tirent profit en abusant de l’élan sincère de charité en lui fournissant un support artificiel. Des agences qui paient à de « faux orphelins » pour jouer la comédie dans de faux orphelinats… Moi qui ai vécu une expérience d’enseignant dans un orphelinat kényan, j’ai été révolté de découvrir que certains touristes paient autour de 1500 euros pour une expérience de « volontourisme » où la « solidarité » bénéficie jusqu’à 40% à l’agence organisatrice (contre 2 à 3% dans le tourisme classique). Vous êtes des milliers de lecteurs à lire ce billet chaque année. Sûrement êtes-vous à la recherche d’une expérience comme celle-ci dans un orphelinat, au Kenya ou ailleurs. Renseignez-vous correctement sur l’orphelinat dans lequel vous allez vous rendre, comme je l’ai fait pour le Lynsi Love.
"Tourisme humanitaire", "volontourisme" et escroqueries…
Je suis tombé par hasard sur un très bon reportage diffusé…
Publié par Kalagan sur mercredi 17 mai 2017
Comment ai-je trouvé cet orphelinat africain ?
Avant de partir au Kenya, et pour mon deuxième long voyage en Afrique, je voulais impérativement m’impliquer socialement : participer à un projet d’éducation, un prohet humanitaire ou écologique ou participer à une mission dans une ONG. J’avias réellement envie de donner du sens à mon voyage.
Dans le cadre de mes projets d’enseignement de blogging et de journalisme en ligne, je voulais mettre un premier pas en classe avec des élèves. Je me suis donc rendu sur le site internet de Workaway, une plateforme de mise en relation entre voyageurs et responsables de projet de volontariats. J’y ai alors cherché une mission au Kenya.
Le volontariat est un bon moyen de réaliser des séjours linguistiques et de se sentir utile à l’étranger. Je voulais aussi être en ville : la banlieue de Nairobi était parfaite pour cette nouvelle expérience.
Bingo ! En quelques clics, je trouvais un projet à Kayole, discutais par email avec Peter, le directeur de l’orphelinat. Au bout d’une longue conversation par email, nous fixions les modalités de la mission et confirmions les dates.
Travail contre logement et nourriture :
Pendant un moi,s je fus hébergé chez la famille de Peter, le directeur de l’orphelinat. Son appartement se trouve au Donholm, à environ 10 minutes en bus de l’orphelinat de Patanisho, subtown de Kayole, un des quartiers de la banlieue de Nairobi. Je participais au frais pour les repas du matin et du soir et pour les commodités de l’appartement (douche, electricité, …), à hauteur de $1 USD par jour. Je travaillais du mardi au vendredi à l’orphelinat et sans aucun horaire, sur le blog de Lynsi Love pour trouver d’autres volontaires. Le week-end, je revenais dans le centre de Nairobi ou partais en expédition aux lacs Naivasha ou Magadi par exemple.
Une superbe ambiance dans un orphelinat très rustique
L’aspect de l’orphelinat surprend dès la première visite. Il est construit à la main, en tôles de ferrailles et le sol n’a aucun revêtement. On y trouve 2 bureaux, 3 classes, une cuisine et une chambre. Parmi les 60 élèves pour la plupart orphelins (certains sont monoparentaux ou juste très pauvres), 6 filles vivent sur place.
Je fus accueilli comme un prince, avec une cérémonie, des chansons, une mini pièce de théâtre, un poème en français, un Fanta, … Peter a même prononcé le mot « Miracle » ! Un accueil très émouvant, terminé d’un discours bafouillé en anglais, se limitant à quelques blagues pour détendre l’atmosphère. Les élèves portent tous l’uniforme. Ils sont très souriants et fort studieux. C’est eux qui me demandaient des devoirs.
Franchement, RIEN à voir avec une classe française. Dans cet orphelinat, les élèves ont une réelle soif d’apprendre et ont beaucoup de respect envers les professeurs, qui transmettent le Savoir. Il y a une vrai culture du livre, qui suit les élèves jusqu’à chez eux. Compte tenu de mon niveau en anglais, le premier cours fût un peu difficile. Et petit à petit, les suivants furent de plus en plus agréables. Le vocabulaire de classe et celui des mathématiques est facile à acquérir et en quelques heures, j’étais à l’aise avec mes élèves, je les faisais participer au cours, leur apprenais des mots en français, nous rigolions à mes blagues… Cette expérience fût vraiment un plus inestimable dans mon voyage !
1 mois plus tard, nous organisions une petite fête pour mon départ, accompagnée d’une remise de « diplôme » pour mon intervention. Avec l’équivalent de 10 euros, nous mangions tous ensemble des beans, des chapatis et des épinards. C’était la fin des examens trimestriels.
Tous mes élèves ont eu la moyenne à leur examen de mathématiques et pour chaque classe, des cadeaux furent offerts aux meilleurs élèves. Quelques adolescents congolais prirent les djembés et Marcy, une orpheline qui vivait avec nous chez le directeur, organisa une danse africaine avec ses amis, à laquelle je participai sous les fous rire de la foule. Je quittai alors l’orphelinat avec une boule au ventre et dis mes adieux à tous les élèves et à tout le staff. Ce jour fut exceptionnel car Peter nous annonça que de nouveaux volontaires allaient venir d’ici quelques semaines, objectif que je m’étais fixé avant de partir.
Participer à un programme de volontariat dans un orphelinat africain est une expérience très enrichissante, que je vous conseille vivement. Bien sûr, je vous invite à contacter celui de Kayole et à recueillir plus d’information sur leur blog.
Et si vous voyagez dans un autre pays, vous trouverez votre bonheur sur des sites internet comme Helpx ou Workaway. Et n’oubliez-pas de rentrer directeemtn en contact avec une personne sur place.
Je vois que ce fut une très belle expérience ! Et dieu sait qu’il y a du travail à faire en Afrique surtout à Nairobi où la richesse cotoie l’extrême pauvreté dans des limites indécentes !
Déja qu’en France les limites sont indécentes (49 milliardaires pour 15% de la population sous le seuil de pauvreté), alors au Kenya, je n’ose même pas regarder les chiffres !
Beau projet! Félicitations! ça fait des années que je me dis que je vais le faire et ce n’est tjs pas le cas! Allez, je m’engage pour 2013!
Bonjour,
tu as certainement vécu là une expérience particulièrement enrichissante.
A te lire et à voir l’état d’esprit de tes élèves, il en ressort que c’est plutôt nos élèves qui auraient à apprendre de ces écoliers…
Bonjour je suis président de l’orphelinat arbre de vie des enfants au bénin en Afrique de l’ouest, je veux tissé lien de partenariat avec les visiteurs de ce site pour accueillir les enfants de mon orphelinat.
Au plaisir de vois lire
Wouah, c’est une vraie expérience de vie que tu as vécu là. C’est vraiment bien je trouve. Comme quoi tout est possible même sans les « diplômes » nécessaire. En tout cas bravo 🙂
J’ai un DEUG MIAS, Maths Informatique Appliquée aux Sciences, option Informatique. Mais en réalité, l’option que j’ai faite est « maths ». J’ai le niveau pour faire des cours de maths sans problème, avec quelques révisions quand même pour les niveaux fin lycée. Par contre, pour la pédagogie, j’ai appris sur place !
Bonjour
je souhaiterais égallement faire de l humanitaire en Affrique dans un orphelinat mais impossible de rentrer en contacte avec une personne.
Voici la page de contact de l’orphelinat dans lequel j’ai travaillé :
http://lynsiloveorphanage.blogspot.fr/p/contact-us.html. Et si t’es sur Bruxelles ou dans le Nord de la France, on peut se prévoir de boire un verre ensemble. Je t’expliquerai alors toutes les modalités du programme de volontariat.
Bonsoir,
Pour l’avoir vécu, participer à un projet à vocation solidaire en voyage est une aventure humaine enrichissante qui ne laisse pas indemne…
Cela t’a-t-il donné envie de réitérer ce genre d’expérience dans d’autres pays ?
@Nathalie
Tout à fait ! Si j’ai la possibilité de retravailler pour un projet solidaire dans un pays d’Amérique latine (ma prochaine destination), je n’hésiterai pas !
Magnifique expérience je suppose.
Et voir que des enfants veulent réellement apprendre et voient l’école comme une bénédiction ça me fait vraiment plaisir.
De mes expériences scolaires en France, tout le monde se moque de ceux qui veulent apprendre, qui posent des questions au professeur etc. Personne ne veut travailler ni apprendre, et il n’y a que peu de reconnaissance pour le professorat.
Et aider des personnes qui n’ont pas les mêmes conditions qu’en France mais qui se démènent pour y arriver, ça doit vraiment être bien.
Le départ a dû être dur…
Je ferai sûrement une période d’aide pour une asso, en Europe de l’Est ou en Asie du Sud-Est, où je vais cet hiver.
Jambo guani na asante sana!
Qu’il est doux de lire ce genre de récit du Kenya, c’est mon voyage le plus fort, le plus marquant et le plus déroutant de tous, il y a un an et je ne m’en remet toujours pas, la soif de vouloir y retourner et de vivre réellement comme un local, ne pas avoir l’étiquette du touriste, et ne pas avoir l’impression de ne payer pas trop cher quand une nuit est à 10€ sur un airbnb,
Ton expérience c’est étrangement tout ce que je recherche pour un futur retour, l’année dernière j’ai vagabondé de Mombasa à Lamu, cette fois je souhaite découvrir Nairobi et j’aimerais beaucoup apporter mes connaissances et voir l’échange qui est possible entre enfants/adultes. J’aimerais apporter l’enseignement de la lecture, de l’écriture, en autre, une fois que l’on sait lire et écrire on peut apprendre tout ce que l’on veut par soi même,, c’est une première forme de liberté. Et puis j’ai tellement envie de continué à apprendre le Kiswahili. J’ai eu un coup de coeur incroyable pour cette langue 🙂
Pourrais tu m’apporter quelques infos supplémentaires afin que je puisse concrétiser mon choix et mon retour ?
Asante sana, kwaheri et bon voyage de la vie à toi
Marleen