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Un an complet de nomadisme, bilan, réflexions et bêtisier

2012 fut pour moi une année de nomadisme complet : 3 mois au Kenya, 2 mois en France, 4 mois en Belgique, 3 mois au Guatémala et 1 mois au Mexique, sans compter mes escapades en Espagne, en Allemagne et en Croatie. En 1 an, j’ai perfectionné mon anglais, appris l’espagnol, développé mon blog, travaillé pour de nouveaux clients, lancé une activité de formation au web journalisme et créé un portail collaboratif et militant pour le tourisme alternatif. Je suis aujourd’hui un nomade digital confirmé et je compte bien continuer à entretenir ce projet de vie.

Sur la plage de la Ventanilla

L’épanouissement que procure le nomadisme

Un bon pote lillois et maintenant tournaisien, Charly, m’a fait un jour une remarque qui m’a donné à réfléchir. « Si tu voyages autant, c’est peut-être pour fuir quelque chose ? ».  Je suis par nature assez craintif de la monotonie et de la routine quotidienne. Il est vrai que depuis 2 ou 3 ans, je fuis sans cesse le mode de vie sédentaire du salariat, de la propriété et de la consommation de masse. C’est un de raisons pour lesquel je pars à l’étranger. C’est aussi par conviction politique et idéologique que j’ai fait ce choix.  Néanmoins, mes voyages et mes entreprises ne cessent de me faire évoluer, de parfaire mes idées et de me donner de nouvelles perspectives de vie. C’est relatif, mais lorsque je voyage, je travaille moins sur l’ordinateur. Mais aussi, je dépense moins d’argent, je lis plus, je m’intéresse à plus de sujets, je prends des cours de langues, je prends plus d’initiatives professionnelles,  je fais des régimes alimentaires et de temps en temps, je joue même au foot (ce qui serait inconcevable à Lille) ! Le voyage et le nomadisme épanouissent, surtout quand ils ne se résument pas à consommer des intérêts touristiques.

Un autre très bon pote d’enfance, cette fois-ci bray-dunois, Polo,  me disait que la vie contenait une succession d’opportunités qu’il fallait saisir ou ignorer. C’est par opportunisme, dans le bon sens du terme, que je suis allé au Kenya, alors que j’avais déjà voyagé en Afrique de l’Est, que je me voue de plus en plus au journalisme et que je deviens aussi formateur dans les Alliances françaises. Il faut dire que la liberté géographique dont jouit un nomade digital est un atout particulièrement avantageux pour entreprendre de nouvelles quêtes personnelles et professionnelles.

Polo, l'original

Polo, l’original

Charly à Barcelone

Charly à Barcelone

Et les difficultés de parcours

Hier, alors que je me promenais avec Mikael dans ce qu’on avait cru être un parc municipal, familial, mais qui ne s’avérait qu’être simplement un coin de nature assez désert, à Oaxaca de Juarez, au Mexique, 2 brigands mexicains nous ont attaqués au couteau. C’est dans ces moments-là qu’on regrette d’avoir oublié sa machette, d’avoir pris sur soi son appareil photo et ses lunettes de vue, et de ne pas être médaillé d’un quelconque championnat de course à pied. Nous n’avons rien fait, rien dit. Nous nous sommes simplement exécutés, sous la menace de la lame d’un cran d’arrêt, à se séparer à contre-cœur de nos d’objets de valeurs, pécuniaires et sentimentales. Un grand moment d’impuissance, suivi d’un retour chez Claire, l’amie qui nous héberge, pleins de regrets, pierres à la main. Pas évident de ce remettre rapidement d’une telle mésaventure pour aller fêter la nouvelle année le soir même…

Je vous parle de cette histoire car elle m’est arrivée hier, mais jamais dans mon parcours de voyageur, je n’avais vécu pareille situation. Cela fait partie des risques du voyage hors-sentiers battus.

Mon sac à dos de voyage

Dernier hommage à mon sac à dos d’appoint, parfait pour y mettre mon laptop

A part quelques colocations dans lesquelles je suis resté quelques mois, où j’ai pu installer toutes mes affaires, amener ma guitare, accroché quelques vieux posters et écouter de la musique avec de vraies enceintes, cela fait 2 ans que je n’ai pas de « chez moi ». Je ne suis pas plein aux as, décroissant de surcroît, alors je ne vis pas dans des endroits tout confort. Quand j’étais l’été dernier à Bruxelles, mon kot faisait à peine 15 mètres carrés, comprenait un lit, une table, une chaise, une armoire et mon sac à dos. Je peux vous dire que je m’y sentais bien à l’étroit. Quand je retournerai en France, je réfléchirai  sérieusement à me construire une yourte pour avoir un espace personnel, que je peux décorer, où je peux accueillir des amis, mettre la musique à fond, me balader à poil si je le veux ou rester seul pendant des jours entiers à bouquiner. Je viendrais régulièrement y passer quelques vacances pour mes périodes de sédentarisme temporaire. Mais bon, ce n’est pas pour tout de suite, étant données toutes les propositions professionnelles qui m’ont été faites en Amérique latine. Être nomade, c’est vivre chez des amis, en colocation, dans des hôtels, des auberges, des couchsurfings, des locations temporaires… On n’a pas vraiment de chez soi, et ça manque un peu.

Prochainement, je développerai  dans un ou plusieurs articles les avantages et les inconvénients du mode de vie de nomade digital, ce qui permettra à ceux qui hésitent encore à se lancer de prendre de bonnes décisions.

Pour finir, un bêtiser de répliques de voyage

Cet article, qu’on pourrait considérer comme un édito si mon blog était plus journalistique, m’offre l’occasion de vous souhaiter mes meilleurs vœux et, pour tous les voyageurs, d’éviter aux mieux les galères ; pour tous les travailleurs du Net, de réussir leurs projets, si tant est qu’ils soient moraux et utiles aux internautes ; et pour tous mes amis, d’imaginer impatiemment le jour où nous nous retrouverons pour festoyer et nous raconter nos diverses aventures.

Ceux qui me connaissent personnellement savent que je ne suis pas ce genre d’entrepreneur néolibéral, work addict et intéressé uniquement par le pognon, et que derrière mes allures de business man international,  se cache un grand déconneur. Voilà donc quelques prises de notes au sujet de bonnes rigolades.

[on est sur un blog, pas dans un journal sérieux ! Je suis libre d’écrire toutes les conneries que je veux. Et de temps en temps, ça fait pas de mal :)]

Feliz año nuevo 2013 !

  • Dans une rue de Nairobi, au Kenya, avec un marchand de brochettes : « Do you have shebab ? » [Au lieu de kebab, qui signifient brochette, alors que Shebab est le nom d’un groupuscule islamique en Somalie, en conflit avec le Kenya].
  • Dans la magnifique lagune de Bacalar, petit village magique du Yucatan, au Mexique. En sortant de la lagune : « Je crois que je viens de sniffer un têtard ! »
  • Echanges entre Mikael et Kalagan, au zoo de Guatémala City, le lendemain d’une soirée bien festive, terminée à 6h du matin : K : J’adore les singes. Ca représente tout ce que j’aime chez l’homme. M : A l’exception du goût pour l’alcool. K : Ils ont pas besoin de boire : ils sont bourrés tout le temps. M : Ca me fatigue, y’a trop d’animaux. K : Moi ça me donne faim, toute cette viande. K : Les ratons-laveurs ne sont pas assez intelligents pour s’apercevoir qu’ils sont enfermés. Ils sont toujours en train d’essayer de s’échapper. M : J’ai connu ce problème avec pas mal de femmes…
  • A Quetzaltenango, lors d’un cours d’espagnol avec une prof guatémaltèque très rigolote. Nous faisions un petit jeu qui consistait à formuler une phrase avec 2 verbes qui étaient inscrits sur des cartes que je piochais : caer qui signifie tomber et gritar, qui signifie crier. Je dis donc : « Cago en el cenote y grito YEEAHHHH !!! » Sauf que caer est un verbe irrégulier et se conjugue à la première personne du singulier en caigo et cago veut littéralement dire je chie. On en a pleurer de rire pendant près de 10 minutes. C’est encore un de mes meilleurs souvenirs de fou rire en voyage.
  • Avec Mikael, à Quetzaltenango, chez notre ami et colocataire Joffrey, directeur de l’Alliance française de la ville. Kalagan, devant la carte du monde : C’est quand même putain de grand, la Russie. Regarde : le Bangladesh, c’est tout petit ; mais la Russie, c’est putain de grand ! K : Joffrey décroche pas. M : Il est peut-être mort. K : Non, il aurait téléphoné pour prévenir.
  • Sur l’île de Ventanilla, côte pacifique au sud du Mexique. Kalagan, désignant une étiquette à l’oreille du daim : « C’est quoi ce truc, un antivol ? » Kalagan, commençant à titiller le singe-araignée à travers la grille : « Tu crois qu’il est chatouilleux ?

Merci à Mikaël pour ces prises de notes improbables 🙂

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