La péninsule du Yucatán est une des régions mexicaines les plus charmantes. Aucunement pour sa ville la plus connue (je parle ici de Cancún, qui n’a pour seul intérêt que les prix peu onéreux des vols depuis et à destination de son aéroport), mais plutôt pour des petits villages comme Bacalar ou Valladolid, tous 2 recensés par le ministère du tourisme comme « village magique » (ou pueblo magico). Depuis mon auberge à Valladolid, j’ai loué un vélo pour une journée de visite et de baignade dans les cenotes alentours, petits coins de paradis souterrains considérés comme sacrés par les Mayas.
Si vous voyagez au Mexique, vous ne passerez certainement pas à côté des bus ADO. Ils sont assez confortables (hormis l’omniprésence de l’air conditionnée souvent trop froide – prévoyez un pull pour les trajets de nuit), les tarifs sont très corrects et ils représentent le moyen terrestre le plus rapide pour se rendre d’un endroit à un autre. Depuis la station de bus de Cancún, comptez 3h30 de route pour environ 95 pesos (un peu moins de 6 euros) en seconde classe. Vous arriverez alors à Valladolid.
Valladolid, un pueblo magico Yucateco
Lors de mon séjour d’une semaine à Valladolid, je suis resté à La Candelaria, une auberge de jeunesse très recommandable, située à quelques minutes à pied de la place centrale et tenue par Rodrigo et sa soeur, 2 charmants Nicaraguayens. Les dortoirs sont très corrects, pour un tarif qui l’est tout autant : 120 pesos de mémoire, soit environ 7 euros la nuit. A Valladolid, il fait chaud. On rencontre pas mal de touristes, mais pas trop. Il y a un cenote dans la ville même, un couvent qui mérite le détour, un petit musée de la Tequila. La tres tonos reposado de 5 ans d’âge, une tequila faite maison, est un alcool d’une saveur exceptionnelle. Dommage que ce soit hors de prix (plus de 100 euros la bouteille !). Il y a pas mal de petits restos et de bars sympas (celui devant le couvent fait de bons cocktails et dispose d’une terrasse). C’est pas non plus un endroit pour faire la fête… Excepté le week-end, les enseignes ferment assez tôt et on se retrouve rapidement entre occidentaux. La ville bénéficie d’un certain charme propre aux villes coloniales espagnoles : beaucoup de couleurs, de verdures, de monuments religieux et une place centrale très vivante. Notons également que la ville et les alentours sont considérés comme bien plus sûrs que de nombreuses autres villes du Mexique. J’ai bien dû posé la question à une dizaine d’autochtones : aucune agression recensée.
Mon parcours en vélo et mes baignades dans 5 cenotes
Après avoir proposer mon itinéraire à Rodrigo pour validation, je louai un vélo à l’auberge pour une journée (80 pesos soit environ 5 euros). Un sac à dos, quelques vivres, un appareil photo, quelques pesos et un short de plage. J’étais parti pour plonger dans 5 cénotes et rouler une quarantaine de kilomètres (si vous voulez en savoir plus sur les cenotes, c’est par ici). Comme à mon habitude, je partai très tôt le matin pour arriver à Semula à 7h50, 10 minutes avant l’ouverture du cénote. Je fus tout seul pendant une bonne demi-heure, dans ce cénote des plus mystiques, à l’eau douce et pure pour mon premier bain. Un moment inoubliable, très calme, mystérieux, parfois troublant, presque magique. Je vous conseille vraiment d’aller à Samula au petit matin. Une famille argentine me rejoingnit un peu plus tard, vers 8h30.
A quelques centaines de mètres de là, je plongeai dans mon second cenote, Dzitnup, cette fois-ci bien plus sombre. Pas facile d’en faire de bonnes photos :
J’avais décidé d’aller jusqu’au village de Tekom, à 6 kilomètres au Sud. Le chemin pour y aller fut très agréable. Je n’y rencontrai que quelques cyclistes mexicains.
Le cénote de Tekom est situé en plein centre du village, juste en dessous du parque central. Demandez aux policiers sur la place de vous ouvrir la grille. Il ne vous en coûtera qu’une dizaine de pesos. Le cénote de Tekom est très calme, assez petit mais l’eau y est encore une fois d’une clarté impressionnante.
Après avoir discuté de mon chemin avec 2 mexicains sur la terrasse d’une taquería, je partai pour le cenote X’lakaj, à 8km à l’Est. Encore une fois, la route était paisible mais un peu cabossée. Sur certains tronçons, des chemins pour piétons et cyclistes longent les routes principales. N’ayez pas peur de vous arrêter parfois pour demander votre route. Trouver les cenotes relève d’une simplicité d’enfant, mais ne sait-on jamais…
Autour d’X’lakaj, des propriétaires du terrain ont construit un restaurant, quelques chambres d’hôtels ainsi qu’une piscine. Pour mon 4ème cénote, je n’étais cette fois-ci plus tout seul. J’ai donc pu taper la discut’ en espagnol avec une famille mexicaine, avant de partager avec les hommes de la famille quelques plongeons.
Les cénotes, ça creuse ! Mon sandwich-maison n’a pas suffit et je me suis fait une petite pause au restaurant pour un classique pollo tostado, avec les inévitables frijoles mexicains. De quoi me redonner des forces pour retourner à Valladolid, en direction de mon dernier cénote de la journée : celui de San Lorenzo. Les derniers kilomètres au Sud de Valladolid furent un peu corsés. La route n’est pas en très bonne état, ça ne cesse de monter et de descendre et les 35 degrès de début d’après-midi commencent à taper.
San lorenzo est un cenote un peu moins connu des touristes, plus populaire. J’y arrivai en début d’après-midi. Encore une fois, j’y ai trouvé quelques chambres, un restaurant et une piscine. Très bonne surprise que ce cénote qui ressemble plutôt à une sorte de piscine publique naturelle, avec ses bouées, ses gilets de sauvetage et son maître nageur. D’une profondeur exceptionnelle (plus de 300 mètres alors que les précédents ne dépassent pas les quelques dizaines), San lorenzo est un lieu de divertissement. Je m’y amusais à plonger grâce à une corde astucieusement accrochée et participai à un concours de ridicule avec 2 mexicains. Nous étions notés sur les bruits émis, la hauteur de notre saut et la complexité des figures que nous exerçions lors de nos plongeons.
Après une bonne heure de jeu, une Dos Equis et une salade de fruit bien pimentée, je rentrai à Valladolid pour aller expliquer cette superbe journée à mes camarades de chambre. J’y rencontrai d’ailleurs un couple de 2 français fort sympatiques, avec qui je parti le lendemain pour une matinée à Chichen Itza, un des sites mayas les plus importants de la région.
J’aimerai dire que Valladolid est un incontournable du Mexique, ou plus particulièrement du Yucatán. Ceci dit, je suppose que cette région du monde est parsemée de petits coins de paradis, dont fait parti sans aucun doute Valladolid et ses alentours.
Et pour en savoir plus sur les cenotes, alors voir l’EXCELLENT article de Mikaël sur VDN.
Gros coup de coeur pour Xkekén (près de Valladolid), ses jeux de lumières et son ambiance féerique. Beaucoup aime celui de San Lorenzo Oxman . Le dernier de la visite des trois cenotes à Cozama au sud de Mérida, vaut vraiment le déplacement aussi, notamment pour le plaisir de se faire tracter en chariot par un cheval sur les rails des anciennes exploitations agricoles.
On sort des chemins touristiques, ça change !
Ces Cenote ont l’air vraiment sympa. Je devais en faire lors de mon séjour dans le Yucatan quand je me suis pris une grosse Otite… Interdiction de tremper la tête pendant trois semaines !
Oui c’est trés charmant , des payasages d’une beauté unique , ca donne envie à visiter cette partie du monde.
Petite question sur la sécurité au Mexique : je vais traverser le Mexique en solitaire durant 1 mois et je me demande si faire ce genre d’activité ( traverser la ville à vélo pour faire les cenotes ) seule en étant une nana est un peu risqué ou si au contraire je peux y aller les doigts dans le nez ?
🙂
Hola Tam.
Cette région du Mexique est considérée comme sûre. Pas de soucis pour te balader en vélo. Evites quand même de te promener dans des endroits trop éloignés quand il commence à faire nuit.