Depuis bien longtemps, j’entends parler du Kilimandjaro et de ses neiges éternelles, sommet de l’Afrique situé en Tanzanie, à la frontière kenyanne et culminant à 5891 mètres. Son ascension était d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je voulais partir au Kenya. La vérité, c’est que l’ascension du Mont Kenya est beaucoup moins chère, moins touristique et les paysages y sont tout aussi époustouflants. Il y a 2 ans de celà, j’ai réalisé l’ascension du Mont Cameroun. Aujourd’hui, j’ecris le récit de mon ascension du Mont Kenya.
L’ascension du Mont Kenya, 2 semaines de préparation
C’est grâce à Voyage Forum que j’ai trouvé Sammy, un guide anglophone qui propose des treks sur le Mont Kenya, all-inclusive et pas chers. Après plusieurs rendez-vous et négociations, nous nous en tirions pour $430 chacun pour un trek de 4 jours (Vincenté, Manu et moi), équipement, nourriture, logement dans les refuges et entrées du parc compris. Nous partîmes alors de Nanyuki et nous finîmes le trek à Chogoria. Un prix fort raisonnable et bien négocié. Nous avons juste dû payer en plus un pourboire pour le guide et pour le porteur : 2000 shilings chacun soit 36 euros en tout, à diviser par 3.
J1 : Départ de Nanyuki juqu’au premier refuge à 3300 mètres
Le premier jour fût assez facile. Nous n’avons marché que 3 heures pour atteindre le premier refuge à 3300 mètres. Juste après la porte principale du parc national, les paysages sont plutôt forestiers, et petit à petit, on commence à apercevoi les paysages montagneux, qu’on peut facilement assimiler à ceux de notre bon vieux massif central. J’y ai découvert le sandwich banane-tomate-oignon : ne vous fier pas à la simplicité de ce sandwiche, il était très bon ! Arrivé au refuge, nous rencontrâmes des anglais qui ont bien voulu nous préter une triplette de dès : nous entamions alors une longue et amusante partie de 421. Après un bon repas à base de poisson frais et de riz, nous nous couchions dans des lits superposés. Un peu froids, mais assez confortables pour y passer une bonne nuit.
J2 : Traversée de la valée et embarquement pour Shimpton Camp
Le deuxième jour de marche fût bien plus difficile : 6 heures de marche pour 900 mêtres de dénivelé. Au bout d’une heure, on s’est retrouvé dans un décor hallucinant. La végatation qui règne sur les flancs du Mont Kenya m’a propulsé sur une autre planète. Je découvrais, ahuri, ce nouveau genre d’arbre et de plantes. Very strange ! Il y a aussi une vallée magnifique où l’on peut voir de loin les premières neiges éternelles. Après une pause noodles au bord d’une rivière (l’eau y était vraiment très froide), on continue la montée vers le Shimpton Camp. Aux environs des 4000 mètres, ça commence à être fatiguant et mes 2 amis se plaignaient déjà de petites douleurs crâniennes : et voilà qu’arrive ce fameux mal des montagnes ! Nous arrivâmes en fin d’après-midi au Shimpton Camp à 4200 mètres. On nous y attendait avec des popcorns salés, des biscuits et un bon thé bien chaud. Aux pieds des pics du Mont Kenya, ce refuge est vraiment bien placé. Les vues sur le volcan sont magnifiques, mais le soleil est vraiment dangereux la journée et les nuits sont très froides. Un des plus beau spectacle nocturnes de l’ascension : le ciel. Des millers d’étoiles, des constellations de toutes sortes, une voie lactée très visible : le froid ne m’a pas empèché de profiter du spectable !
J3 : Journée pole pole et acclimatation à l’altitude
Après moultes discussions, nous avons décidé de passer une journée tranquille au refuge. La petite marche de 2h au matin nous a mis en jambe pour l’ascension du lendemain. Nous avons passé une nuit difficile dans une chambre de 20 personnes, majoritairement féminines, parsemée d’aller-retour nocturnes vers les toilettes. Mes 2 confrères se plaignaient alors de plus en plus du mal des montagnes. J’en étais pour l’instant épargné. L’après-midi fût très convivial. Nous y apprenions le rami canadien, avec un couple de voyageur très sympathique. Couchés à 20 heures, nous avions préparé toutes nos affaires pour le lendemain, jour le plus long du trek.
J4 : Levée de soleil sur le pic Lenana, puis direction Chogoria
2:30 AM, heure kenyanne, nous nous levions en pleine nuit pour un rapide déjeuner. C’est parti pour l’ascension. Nous n’avions que 2 lampes pour 4 et nous n’étions pas très en forme. La montée vers le sommet Lenana commençait à me faire chauffer les mollets et les cuisses. Il faisait très froid, nous avions des gants, des bonnets et des polaires très rudimentaires. Une bonne heure avant le levée du soleil, notre guide nous informa que nous étions en avance. Nous dûment alors nous mettre à l’abri du vent pendant 3 quarts d’heure avant d’entammer l’ascension finale. J’ai pensé sérieusement à l’éventualité de perdre mes orteils et mes bouts de doigts. La sueur gèle en un rien de temps, et les pauses en montagne sont glaciales. Uu peu d’aérobic et d' »air boxing » m’ont aidé à tenir le coup en attendant l’arrivée du soleil. La dernière demi-heure fût plutôt technique, surtout sans lampe frontale personnelle. Après quelques frayeurs, nous arrivions au sommet du volcan pour observer le soleil se lever à l’horizon : Wonderful ! C’est à ce moment que mon appareil photos me lâche : piles kenyannes et froid de canard ne font pas bon ménage. Après quelques pauses photo avec un voyageur allemand (soit dit en passant, il ne nous a jamais envoyé les photos par email), nous redescendions le volcan à grand pas : il nous restait encore une dizaine d’heures de marche.
Je pense que la descente vers Chogoria est une des voix les plus riches en paysage. On peut y contempler une partie de la vallée du Rift, c’est très impressionnant. Ce fût après quelques heures de descente que le changement de température et le mal des montagnes me provoquaient une migraine atroce. Heureusement que notre ami allemand me confia un médicament super efficace. Je passais la plupârt de la descente seul, longeant un chemin unique.
Quelques heures de marches plus tard, je me retrouvais dans un territoire plutôt animalier, avec des traces d’éléphants, d’hippopotames et de buffles un peu partout. Apparemment, c’était l’heure de la sieste : tant mieux ! J’arrivais alors à la porte de sortie du parc où une jeep nous attendait. Nous avions prévu de sortir du parc le soir même pour économiser une journée de frais. 2 heures de tagada plus tard, interrompus à plusieurs reprises par de dangereuses traversées d’éléphants, nous arrivions enfin à Chogoria pour l’heure de la Tusker.
L’ascension n’est pas de tout repos, et une petit préparation physique est bien évidemment conseillée. La difficulté est à peu près équivalente à celle de l’ascension du Kilimandjaro. Enfin, cela dépend également des chemins que vous prenez. Il y en a une petite dizaine. Allibert Trekking sera vous conseiller correctement à ce sujet. Les spécilaistes français proposent en plus des voies classiques d’ascension (Marangu ou Machame Route) des itiniraires moins fréquentés (Visitez cette page pour en savoir plus). Et quant au mal des montagnes, que ce soit sur le Mont Kenya ou sur le Kili, il faut faire gaffe : mes 2 potes et moi y sommes tous les 3 passés…
Malgré le manque de préparation physique, les maux de tête montagneux et l’escalade nocturne bien flippante, l’ascension du Mont Kenya fût une nouvelle expérience inoubliable. Si vous passez dans le coin, je vous la conseille vivement. C’est une bonne alternative au Kilimandjaro, voir un complément pour les plus courageux. Et c’est également un très bon moyen pour se décrasser les poumons lorsqu’on vie quelques temps à Nairobi.
Salut Kalagan,
Je viens de lire ton article qui m’a fait voyager d’un coup! Vraiment sympa tes photos. Ma plus haute ascension personnellement était le pic du Vignemale dans les Pyrénées c’était déjà grandiose.
J’espère pouvoir monter bien plus haut plus tard quand j’en aurais l’occasion 😉
A plus tard 🙂
Pierre-Antoine
Whaaouu oui les photos sont vraiment belles, ca donne envie de partir un peu aussi, surtout en ce moment ou on se pèle ici !
Je peux te dire qu’une demi-heure avant le levée du soleil, je me les pèler aussi 🙂
Ce fut une belle ascension !
Dommage pour les photos. Dans le même genre, j’avais voulu prendre des photos du Kili depusi Amboseli mais on ne voyait pas grand chose avec mon appareil photo numérique (et encore moins les glaces éternelles déja qu’il y en a pas beaucoup). J’ai demandé à une chinoise si elle pouvait m’envoyer les photos prises avec son reflex. J’ai attendu 2mois sans recevoir les photos puis un jour j’ai eu un mail ac ces photos ! Ne désespère pas, si ça se sait il les enverra dans 4 ans :p
Merci de me remonter le moral 🙂
On avait quand fait de bonnes prises avec mes potes, ce serait dommage de ne jamais les récupérer !
Vraiment génial. J’ai des amis qui l’ont fait également et apparemment c’est bien plus beau que celle du Kili et je pense donc que tu as fait le bon choix. Félicitations pour cette réussite!
Dommage que tu n’es pas mis plus de photos car celles qu’il y a sont superbes.
Quelles sont les plantes que l’on peut voir sur la 3è photo?
On m’a dit le nom de la plante en anglais, mais j’ai oublié ;(
C’est assurément une plante grasse non?
Super en effet! Belle balade!Il y a d’autres sommets au Kenya?
Ici pas possibilité de prendre des feuilles de coca pour le mal des montagnes! Du coup t’as géré comment?
J’ai pris du Doliprane, mais ça n’a pas vraiment fonctionné. Un voyageur allemend m’a filé un autre cachet dont je ne me souviens pas du nom et mon mal de crâne est parti en 10 minutes.
@Fabrice
Je pense pas qu’il est d’autres montagnes (ou volcan) au Kenya. Dans le coin, y’a bien sûr le Kilimandjaro en Tanzanie, près de la frontière. Sinon, à l’Ouest de l’Ouganda, y’a des bonnes chaînes de montagnes et des bons trekking à faire.
Superbes photos et super article, ceci dit
Magnifique tes photos, j’ai également voulu faire le mont kenya à l’époque mais mon voyage a été annulé…je trouvais que cette ascencion avit plus de charme que le kilimandjaro…et je pense qu’il y a beaucoup moins de touristes…bravo à toi car ça doit pas être facile de grimper si tu avais des maux de tête…
Hello Kalagan,
merci pour ce récit. Le Kilimandjaro est un rêve depuis longtemps…mais c’est aussi un sacré budget. Il est très intéressant donc de savoir que le mont Kenya est à la fois moins cher et constitue également une belle ascension !
Le mont Kenya me fait bien rever depuis pas mal de temps aussi, je crois qu’un jour l’envie me prendre d’y aller !
Belle invention quand même Voyage Forum, c’est fou toute l’info qui s’y trouve! Vraiment intéressant ton article. C’est vrai que le Kilimandjaro est mythique mais d’un autre côté, en tant que voyageur, on commence à se fatiguer des sites « hyper connus ». On aime se sentir un peu plus « unique » 😉
Alors merci de l’info pour le Mont Kenya!
Je trouve ça vraiment pas cher pour 4 jours de trek. Tu semble être un excellent négociateur en la matière. Je n’ai jamais encore fait de trek longue durée de la sorte, même si j’étais tenté par une virée de 3 semaines, de la sorte, en Tasmanie. Cet été, j’ai prévu un Tokyo – Mont Fuji à pieds, soit 4 à 5 jours de marche, mais c’est plus une randonnée dans les villes 🙁
Merci pour cette description et tous tes conseils
Merci pour ton récit qui donne envie d’y aller.
J’envisage de faire ce trek en Février 2018 et j’aurais voulu savoir à quelle période avez-vous fait ce trek?
J’espère voir de la neige mais je ne sais pas si à cette période il y en aura.
Bonjour,
Article et photo très intéressants ! Pensez-vous qu’il soit possible de faire l’ascension pendant la mousson ou est-ce que cela est déconseillé?
Pas Mal ton commentaire ainsi qu les photos, je viens der entrer de ce trek en fait j’ai fait Mont Kenya en Hors d’Oeuvre et le Kili en plat de résistance, pas de souci pour le mal de montagne, le Kenya est plutôt facile en terme de marche le Kili beaucoup plus compliqué suivant la voie prise pour faire son ascension pour ma part voie Machamé en 6 jours montée et descente c’est un peu court mais tout à fait jouable, très belle photos ça fait vraiment bizarre j’ai presque les mêmes on dirait des copier coller .
Pour les Ascensions finales pas hésiter mettre une seconde peau avec film argent, puis une polaire Fine, une doudoune sans manche et une veste technique ainsi pas de souci pour le froid , Une seconde peau pour les jambes et un pantalon technique -30° et de bonnes chaussures ainsi paré tu arrives au Sommet sans avoir froid .